H  A  I  K  U     S  P  I  R  I  T
Rien de Spécial


special


Haïku 1972-1992

 



"J'allai là-bas et je revins
je n'y trouvai rien de spécial"
Su Tung po

 

 

 

Au fond d'un garage
trois clochards boivent du vin
Il gèle pierre fendre

 

 

 

Une simple coquille
d'oeuf      le limaçon en
a fait sa maison

 

 

 

Sur le monument
aux morts      des gamins s'amusent
à la petite guerre

 

 

 

Ce matin de pluie
des limaces en conférence
au bord de la route

 

 

 

Une simple branche
que je ramassais par terre
en me promenant

 

 

 

Noir et blanc
La vieille nonne courbée
sous le vent de novembre

 

 

 

Un vieux trognon d'pomme
Toute mordue par les nuages
la lune d'automne

 

 

 

Petit nuage solitaire
Je voulus m'en approcher
En vain

 

 

 

 

Entre deux clients
la marchande de poisson fait
un rang de tricot

 

 

 

 

Vers le soir
par les rues ombreuses
un tilleul

 

 

 

 

Aube blanche      Sur le
tas de fumier une rose
fleurissait encore

 

 

 

 

Le jardin paisible
Une feuille se détache
Puis       une autre

 

 

 

 

Sur l'arbre restait
une feuille retardataire
Elle aussi tomba

 

 

 

 

Le bassin gelé
Avec ce froid la truite
que devient-elle ?

 

 

 

 

Parmi les saules
cet amandier abandonné
personne n'y prend garde

 

 

 

 

Assis sur un banc
dans le froid      cet homme seul
à quoi pense-t-il ?

 

 

 

 

Les ronds s'élargissent
la grenouille a disparu
au fond de l'étang

 

 

 

 

De travailler la terre
comme ses mains sont rêches
Homme du dehors

 

 

 

 

La brume a tout pris
Seul un vieux tracteur qui tousse
réveille le jour

 

 

 

 

Au loin l'âne a brait
Le vent du soir s'est levé
au même moment

 

 

 

 

Les voix des canards
ce soir au pays natal
quand les jours sont courts

 

 

 

 

Tout le jour il tourne
Le vieux maçon la retraite
il ne s'y fait guère

 

 

 

 

Sous les feuilles mortes
le vélo de course
attend le retour du fils

 

 

 

 

La foire est finie
Seuls restent de vieux papiers
qui prennent la pluie

 

 

 

 

Ma casquette et moi
reflété dans une cerise
Printemps des cueillettes

 

 

 

 

Ce matin de brume
émergeant du zoo      le
cou de la girafe !

 

 

 

Sans le moindre bruit
une feuille en vol plané
me sort de mon rêve

 

 

 

 

Jour de canicule
Le bruit de ce couteau que
le boucher affûte !

 

 

 

 

Loin des H.L.M.
et des hommes      Sur mon vélo
la lune d'automne

 

 

 

 

Sur sa chaise roulante
toute la journée il trotte
Quel homme était-il ?




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