H
A I K U S P
I R I T
le
rire des lucioles
Un peu de vent a suffi
Pour transformer ce bonhomme de neige
En ruisseau
La famille s'est agrandie
En plus du nouveau-né
Deux ou trois brins d'herbe tout
neufs près de la porte
Ce qu'elle a de plus ou de moins, je
ne sais
Simple fleur poussant
Au-delà de l'enclos
Grenouille verte égarée
Dans l'herbe verte
Où finit son corps, où
commence le pré ?
Nervures d'une feuille
Hésitant entre deux chemins
Une goutte de rosée
Suspendue à la barque du
pêcheur
La mâchoire de requin
Happe le vent frais
Aube
Fines rides sur l'eau
A quoi rêvent les poissons ?
Les hommes s'y rendent en marchant
Les oiseaux, en volant
Unique arbre de la prairie
Papillons voletant entre mes pas
Ni eux ni moi ne savons
Où nous allons
Dans les jardins du temple
Va-et-vient des fourmis
Le voyageur recoud ses chaussettes
Au fond de la rivière
Deux ou trois cailloux immobiles
En route vers l'océan
Averse d'été
Sous mon parapluie de fortune
Partout des lucioles
Dissimulant ma lanterne
derrière mon dos
Je regarde un papillon
Dormir
Premier jour de l'automne
Un potage clair
Pour seul compagnon
Les oies sauvages ont
dévié leur vol
Le ciel aussi
A des raccourcis
D'un seul trait, ce peintre
Crée une montagne ou un
océan
Nous partageons quelques fruits secs
Je croise un paysan
Un Enorme radis noir A la main
Il me sourit
Enfants jouant à la balle
Je la pousse du pied
Heureux de servir à quelque
chose
Matin d'hiver
La bouilloire chante
Le chat rêve dans un rayon de
soleil
Se réchauffer
Avec quelques branches de cerisier
Le printemps dernier, je me
réchauffais à ses fleurs
Elle disparaît en se
répandant partout
La luciole
Au lever du jour