les prés...
nul soleil
mais derrière la rangée d'arbres
tout l'ouest rayonne
le soleil couché
à présent dans le ciel vide
s'échouent les nuages
un arbre après l'autre
il parcourt toute la rangée
l'oiseau du matin
de nouveau
dans la cuisine de mère...
l'eau bout
le plateau de service
encore sur la table
vide et miroitant
froideur du soir
les cousins à la fenêtre
qui essaient d'entrer
douceur
les trois chats qui mangent
dans la même assiette
des maillots de cyclistes
qui passent en longue file
neige de printemps
le jardin...
derrière la maison
ce soir brille entre les arbres
la lune de Ryokan
doucement
tu pénètres ciel et terre
soleil d'orient
pleine lune
hors de ses rayons volettent
les chauve-souris
longues pluies
et le chien qui attend
sa jeune maîtresse
dans le vieux poirier
au milieu des branches mortes
un rameau en fleurs
A travers la haie
j'aperçois le vieux voisin
son chien le précède
le pays...
des cris brefs
le camion des éboueurs
dans le brouillard du matin
sans troupeau
seul avec deux chiens
il rentre chez lui
premières chaleurs
il a entr'ouvert sa porte
notre vieux voisin
au vieux monastère
presque déserté un silence
dans le silence
juste sur ma gauche
un oiseau se met à chanter
c'est Saint Valentin
le soleil se couche
devant moi s'en va bon pas
mon ombre qui s'allonge
le braiement d'un âne
s'accroche aux grands peupliers
est-ce déjà l'aube ?
(Patrick Blanche)
nuage de poussière
de l'immensité des terres
un tracteur s'efface
Adaptation française par Patrick BLANCHE