H  A  I  K  U     S  P  I  R  I  T
Hosai Ozaki


ozaki




Sur le parquet je m'agenouille soigneusement pour souper





Tombes en montagne : après avoir allumé les bougies il rentre à la maison





Les tournesols de ce côté soirée maintenant à mon bureau





Tout maigre je m'installe à la fenêtre, la sirène d'un bateau





Arrivé en courant par ce vent, dans sa paume, des pièces chaudes





Printemps de derrière une colline une fumée commence à monter

 



De plus en plus maigre, quels gros os !





La mer s'illumine, une fenêtre s'est ouverte





Le masseur qui masse ma chair, à quoi pense-t-il ?





Dans ce vent fort, dans le ciel, sonne une cloche





Dans tous les cas, tu es seule, mon ombre : je bouge pour voir






Clair de lune je rentre et me mets à écrire une lettre





Dans les prés, sur la colline, le blé bleuit, tout seul un pin





Un ami a un nouveau chapeau pour l'été, si on allait à la plage





Il neige toute la journée sur le voisin que j'ai





Après la pluie, l'obscurité aussi pénètre la salle sacrée





Je pose une tasse de thé et m'étrangle





Oublié pour combien de temps ? Un parapluie





Près d'une forêt, une forêt enneigée





Une chambre d'une vieille demeure allumée, j'ai été invité





Je tape dans ces vieilles chaussettes qui ont la forme de mes pieds





Sur un toit brûlant, en plein travail





Un seul rocher a été placé, il commence à faire nuit





Vieilles braises, je ne peux les gâcher, doucement je les attise





En train de tailler un crayon, un élève






Qui laisse sortir la fumée du soir, une vieille fenêtre






Sous la pluie un bateau s'approche du rivage





Dans une de nos poches, il y avait des allumettes






J'enlève ma chaussette et jette le petit caillou






Un corbeau en silence s'est envolé







En me remémorant un visage que je hais, je tape dans un petit caillou







Je tombe sur des fourmis en plein hiver dans ce jardin







Jusqu'à un coupe-ongles je dois emprunter







Chien, tu vas perdre ta queue si tu continues de la remuer comme ça







Une pensée en tête, j'ai traversé le pont







Une sandale en paille finie, je grille une cigarette







Oui, un borgne m'a regardé fixement







Je décortique un oeuf dur et le donne à un gosse







Doté d'oreilles qui n'entendent plus, je vieillis







Ce buvard, qui n'absorbe plus l'encre







A une oreille, elle vient me dire un secret







Sous cette massive pierre tombale, il est enterré







Tous leurs enfants lisent chacun un livre différent







Je porte tous mes vêtements et souffre d'un rhume






Pas foutu de faire passer le fil dans l'aiguille, je regarde le ciel bleu






Je vais percer mon ampoule, voilà une aiguille de pin







Le petit journal de campagne, en une minute, je l'ai lu






Des lumières dans un temple sur la montagne, en le regardant, je passe






Je peux voir un peu de mer, petite est ma fenêtre






Il a insulté la statue de bronze et s'en est allé






J'ai couru mais le vent m'a rattrapé







Quel froid alentour, je voudrais un chapeau






Je passe par derrière la tombe






En prenant un raccourci à travers champs il arrive






Neige qui s'entasse cette nuit, une lampe






Traduction : Gilles Fabre





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